Audrey Francisco-Bosson et Sarah Antier lauréates de la bourse L'Oréal-UNESCO 2018 "Pour les Femmes et la Science"

Distinctions

Depuis 1998, la Fondation L’Oréal, aux côtés de l’UNESCO, soutient plus de 280 jeunes chercheuses dans le monde. Ce programme a été créé à partir d'un constat : la sous-représentation des femmes en science. Aux côtés de l'UNESCO et de l'Académie des Sciences, la Fondation L'Oréal agît pour faire croître la part des femmes dans la recherche scientifique. En France, 20 doctorantes et 10 post-doctorantes ont été récompensées par les membres du jury de sélection de l’Académie des sciences, lors d’une cérémonie organisée au Palais de la découverte le 8 octobre. Parmi elles, Audrey Francisco-Bosson, doctorante au laboratoire Subatech et Sarah Antier, post-doctorante au LAL.

Audrey Francisco-Bosson

Ancienne élève de l'IMT Atlantique dans l'option "Systèmes et Technologies Associés aux Réacteurs nucléaires (STAR)", elle a complété sa formation par le Master de physique des particules au sein de l'Université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand. Elle a récemment obtenu son doctorat qu'elle a réalisé au laboratoire Subatech sous la direction de Gines Martinez-Garcia. Sa thèse porte sur l'expérience ALICE (A Large Ion Collider Experiment), située au Centre européen pour la recherche nucléaire (CERN) à Genève. Le but de l'expérience est d'étudier un nouvel état de la matière, le plasma de quarks et de gluons, qui aurait constitué l'Univers une fraction de seconde après le BigBang. Cet état extrêmement dense et chaud (100 000 fois la température au centre du soleil) est recréé au sein des collisions d'ions lourds réalisées au Large Hadron Collider. Durant sa thèse, elle a travaillé sur la mesure de l'écoulement elliptique de la particule J/ψ au sein du plasma et a participé à la caractérisation de nouveaux capteurs pour l'amélioration des détecteurs. Ses recherches visent à améliorer notre compréhension de la matière, notamment dans des conditions extrêmes de température et de pression. Elle rejoindra le Relativistic Heavy Ion Group de l'Université de Yale en novembre pour travailler sur l'analyse des données de l'expérience STAR au Relativistic Heavy Ion Collider à BNL (Brookhaven National Laboratory) et sur le développement de nouveaux détecteurs.

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Audrey Francisco-Bosson, lauréate 2018 de la bourse L'Oréal-UNESCO © Fondation L’Oréal / Carl Diner

Sarah Antier

En août 2017, les physiciens ont observé pour la première fois une coalescence d’étoiles à neutrons grâce à la détection d’ondes gravitationnelles par la collaboration LIGO/Virgo. De manière indépendante, plusieurs contreparties électromagnétiques en multi-longueurs d'ondes ont été détectées. C'est le début d'une révolution en astrophysique. Les recherches de Sarah Antier, post-doctorante au LAL et bientôt à l’APC à partir du 1er décembre 2018, sont à l’avant-garde de cette astronomie multi-messagers. Pour cela, elle mène ses investigations en contribuant à la préparation de la prochaine campagne d’observation des ondes gravitationnelles au sein de LIGO/Virgo (début 2019). Par ailleurs, elle met en place un réseau mondial d'une dizaine de télescopes du nom de GRANDMA, qui sera à l’affût de toute contrepartie visible de l'événement. Le projet GRANDMA est une étroite collaboration entre la France et la Chine où les équipes travaillent conjointement sur le développement de plans d'observations et de pipelines de recherche de source transitoire en temps-réel. Fort de son implication au sein des collaborations LIGO/Virgo et de GRANDMA, Sarah Antier espère tirer des informations tant du signal d’ondes gravitationnelles que de l’émission électromagnétique, afin d’en savoir plus sur les événements violents et méconnus de l’Univers.

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Sarah Antier, lauréate 2018 de la bourse L'Oréal-UNESCO © Fondation L’Oréal / Carl Diner

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