L’ESA et le consortium Euclid dévoilent de nouveaux résultats retraçant l’évolution des galaxies
Le télescope spatial Euclid, fruit d’un partenariat entre le consortium Euclid et l’ESA, livre une nouvelle moisson d’images et de résultats scientifiques retraçant l’évolution des galaxies sur toute l’histoire de l’Univers et identifiant les facteurs pouvant expliquer leur morphologie.
À peine un an après le début de ses observations, le consortium Euclid, auquel participent des scientifiques du CNRS (principalement CNRS Nucléaire & Particules et CNRS Terre & Univers), démontre la puissance de son télescope spatial : le premier set de données collectées par cet instrument hors du commun – le « Quick Data Resease 1 » ou « Q1 » – permet à la collaboration internationale de tirer de premiers enseignements sur la formation et l’évolution des galaxies dans l’Univers. Ces résultats, qui s’ajoutent à ceux publiés en mars 2025, font l’objet de sept nouveaux articles scientifiques publiés le 5 novembre 2025. Ils permettent également à la collaboration Euclid de proposer une version mise à jour de la fameuse « Fourche de Hubble », le schéma de classification morphologique des galaxies, entièrement reconstruite à partir des données Euclid.
Lire le communiqué du consortium Euclid (en anglais).
Voir une nouvelle image Euclid du « nuage sombre » LDN 1641 publiée parallèlement par l'ESA.
À propos d'Euclid
Le télescope spatial Euclid a pour mission de cartographier l'Univers à grande échelle, sur 10 milliards d'années lumière. En étudiant comment les grandes structures de l'Univers ont évolué au fil du temps, les scientifiques du Consortium Euclid cherchent à préciser la nature de l'énergie noire, cette composante énigmatique qui provoque l'accélération de l'expansion de l'Univers. Ces données serviront également à de nombreux autres champs d'étude astrophysiques, comme les processus de formation ou d'évolution des galaxies.
Euclid est une mission européenne construite et exploitée par l'ESA, avec des contributions de la NASA. Le consortium Euclid, composé de plus de 2600 scientifiques de 300 institutions répartis dans 15 pays européens, aux États-Unis, au Canada et au Japon, a fourni les instruments scientifiques et assure désormais le traitement et de l'analyse des données.
La France est le premier contributeur scientifique de la mission Euclid, avec plus de 40 laboratoires impliqués, dont une majorité sous tutelle du CNRS. Cette forte implication française dans Euclid illustre l'excellence nationale en astrophysique spatiale et renforce le positionnement de la France dans les grandes missions d'exploration de l'Univers.
Une contribution majeure des laboratoires français
Les laboratoires français ont contribué de façon majeure à la conception et à la réalisation des deux instruments principaux du télescope : ils ont assuré la maîtrise d'œuvre du spectromètre infrarouge (NISP), la plus grande caméra infrarouge déployée dans l'espace, co-développé le système d'étalonnage de l'imageur visible (VIS), et co-conçu plusieurs de ses composants critiques comme les plans focaux et les systèmes électroniques de contrôle.
Au-delà du matériel embarqué, la France est également au cœur du traitement du flot massif de données généré par Euclid. L'hexagone héberge l'un des plus puissants calculateurs du réseau, qui centralise et transforme les observations brutes attribuées à la France en données scientifiquement exploitables. Ce centre a joué un rôle crucial dans la production des données Q1. Parallèlement, d'autres équipes françaises développent des algorithmes spécialisés pour détecter les structures cosmiques et analyser les objets célestes proches, pouvant opérer sur n'importe lequel des 9 centres de données répartis en Europe et aux Etats-Unis.
Cette infrastructure est complétée par le Télescope Canada-France-Hawaii (CFHT), qui fournit des observations complémentaires indispensables pour exploiter pleinement le potentiel scientifique des données d'Euclid, renforçant encore l'empreinte française dans ce projet international ambitieux.
Liste des laboratoires CNRS impliqués
Institut CNRS Nucléaire & Particules (IN2P3)
- AstroParticules et Cosmologie (APC) est co-responsable du déploiement, de l'intégration et de la production des simulations des données photométriques des sondages externes à Euclid.
Tutelles : CNRS / Université Paris Cité
- Le Centre de Calcul de l'Institut National de Physique Nucléaire et de Physique des Particules (CC-IN2P3) est en charge du traitement des données d'Euclid.
Tutelle : CNRS
- Le Centre de physique des particules de Marseille (CPPM) a été responsable du plan focal de l'instrument NISP et a assuré la caractérisation des détecteurs infrarouges. Il est responsable de la validation des performances de l'instrument NISP et des procédures de calibration, et participe au développement des simulations du NISP dans le Segment Sol.
Tutelles : CNRS / Aix‐Marseille Université
- L'Institut de physique des 2 infinis de Lyon (IP2I) a assuré la vérification des performances des détecteurs infrarouges de l’instrument NISP. Il est également co-responsable de l'extraction des spectres dans le Segment Sol.
Tutelles : CNRS / Université Claude Bernard Lyon 1
- Le Laboratoire de physique subatomique & cosmologie (LPSC) contribue aux masques de visibilité nécessaires pour le traitement des données.
Tutelle : CNRS / Université Grenoble Alpes
Institut CNRS Terre & Univers (INSU)
- L'Institut d'astrophysique de Paris (IAP) joue un rôle clé dans la coordination scientifique française de la mission Euclid. Sous la direction de Yannick Mellier, directeur du consortium, ses équipes de recherche et d'ingénierie coordonnent le traitement des données issues de l'imageur VISible et participent activement à l’analyse des données produites par le Segment Sol.
Tutelles : CNRS / Sorbonne Université
- L'Institut d'Astrophysique Spatiale (IAS) / OSUPS a conçu et réalisé le système d'étalonnage de l'instrument VIS et co-dirige l'équipe “MER” du Segment Sol, chargée de la fusion des données VIS et NISP et de la production du catalogue de galaxies, essentiels pour les analyses scientifiques ultérieures.
Tutelles : CNRS / Université Paris‐Saclay
- Le Laboratoire d'Astrophysique de Marseille (LAM) / PYTHEAS est responsable de l'instrument NISP et en assure la maîtrise d'œuvre. Il a fourni la structure mécanique en carbure de silicium ainsi que les grisms (composants optiques combinant un prisme et un réseau de diffraction pour analyser le spectre lumineux des objets célestes). Les essais en environnement spatial, de qualification et de vérification des performances de l'instrument ont été réalisés dans la grande cuve cryogénique du LAM développée avec le soutien du CNES. Il est également responsable de la mesure des redshifts dans le Segment Sol.
Tutelles : CNRS / Aix‐Marseille Université / CNES
- Le Laboratoire Lagrange / OCA assure depuis 2012 la responsabilité du lot de travail "Clusters of galaxies Implementation" de l'Organisation Unit LE3 du Segment Sol Scientifique conjointement avec INAF-OATs. Ce groupe de travail coordonne l'implémentation des algorithmes visant à détecter, caractériser et analyser les propriétés de regroupement des amas de galaxies. Il coordonne le pipeline du Segment Sol dédié aux amas et supervise la livraison du catalogue d'amas de galaxies d'Euclid ainsi que le groupe de travail scientifique dédié au système solaire. Il est également responsable des simulations stellaires True Universe.
Tutelles : CNRS / Université Côte d'Azur / OCA
- Astrophysique Instrumentation et Modélisation (AIM) / OSUPS est co-responsable de la conception, de la construction et de l'intégration du plan focal de l'instrument VIS ainsi que du boîtier électronique de contrôle des éléments froids. AIM est co-responsable de l’Organisation Unit LE3 du segment sol, et en charge du développement des logiciels produisant les fonctions de corrélation à deux points pour la sonde du cisaillement gravitationnel faible ainsi que pour les cartes de masse.
Tutelles : CNRS / Université Paris Cité / CEA
- Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie (IRAP) / OMP
Tutelles : CNRS / Université de Toulouse / CNES
- L'Observatoire Astronomique de Strasbourg (ObAS) coordonne des lots de travail analysant les objets proches (galaxies naines, amas globulaires). Le centre de données astronomiques de Strasbourg (CDS) qu'il héberge apporte également une valeur ajoutée au sondage d'Euclid en fournissant à l'ensemble de la communauté astronomique des outils de visualisation et partage des données.
Tutelles : CNRS / Université de Strasbourg
- L'Observatoire de Paris | PSL (Obs Paris)
Tutelles : CNRS / Université Paris Sciences & Lettres
Institut CNRS Sciences Informatiques
- Centre de Recherche en Informatique, Signal et Automatique de Lille (CRISTAL) contribue à la mission Euclid principalement en coordonnant des projets sur l'évolution des galaxies en lien avec leur environnement et en participant à l'analyse des données pour ces études.
Tutelles : CNRS / Centrale Lille / Université de Lille
- Institut de Recherche en Informatique de Toulouse (IRIT) contribue à la mission Euclid en participant à l'analyse et à l'exploitation scientifique des données, dans le cadre de projets étudiant le rôle de la structure à grande échelle de l'univers dans l'évolution des galaxies.
Tutelles : CNRS / Toulouse INP / Toulouse 3 Paul Sabatier
Institut CNRS Physique
- Laboratoire d'Annecy-le-Vieux de physique théorique (LAPTH)
Tutelles : CNRS / Université Savoie Mont Blanc
- Institut de physique théorique (IPhT)
Tutelles : CNRS / CEA
Contributions internationales importantes : le télescope Canada-France-Hawaii (CFHT) a également fourni des observations complémentaires indispensables à l'exploitation optimale des données d'Euclid.