Illustration du satellite Taranis © CNES/ill./SATTLER Oliver, 2012

Coup d’arrêt douloureux pour la mission Taranis

Energie et environnement

Taranis, le premier microsatellite dédié à l’observation des phénomènes radiatifs transitoires dans la haute atmosphère, a malheureusement été perdu dans la nuit du 16 au 17 novembre 2020, quelques minutes après le décollage depuis Kourou de la fusée Vega VV17 qui le transportait. Il devait étudier les phénomènes lumineux, surnommés « elfes », « sprites » ou encore « blue jets », qui se manifestent au-dessus des nuages d'orages dans notre haute atmosphère, de 30 à 90 km d’altitude.

Ces phénomènes mystérieux énergétiques, nommés TLE (pour Transient Luminous Events), peuvent parfois émettre  des flashes de rayonnements X et gamma de très forte intensité (les TGF pour Terrestrial Gamma-ray Flash) émis vers l’espace. Les instruments de Taranis devaient détecter et enregistrer ces manifestations afin de mieux les étudier, notamment le lien entre les TLE et les TGF, ainsi que les perturbations électromagnétiques qu’ils provoquent dans la haute atmosphère terrestre.

Pour la détection des TGF, Taranis était équipé de l’instrument XGRE. Il s’agissait d’un spectromètre gamma à très haute rapidité entièrement développé et réalisé au laboratoire APC. Ce dernier allait également piloter l’instrument depuis le Centre de mission scientifique Taranis à Orléans afin d’optimiser son réglage avant d’être opérationnel en orbite.

Huit minutes après le décollage de la mission une dégradation de trajectoire a été constatée, juste après l’allumage du moteur du quatrième et dernier étage de la fusée, l’étage Avum (Attitude and Vernier Upper Module). La vitesse du lanceur n’était plus suffisante pour permettre la mise en orbite, à 670 kilomètres d'altitude, entraînant ainsi la perte du suivi télémétrique depuis la station Galliot en Guyane et celle, irrémédiable, de la mission scientifique.

Ce revers douloureux conclut brutalement quinze années de recherche intensive mais aussi des projets de science participative inédits, né de l’initiative de l’APC, impliquant les lycéens et les citoyens dans l’observation scientifique depuis le sol (programme Belisama).

L’IN2P3 partage la tristesse et la déception des équipes techniques et scientifiques qui ont longuement œuvré sur cet instrument.

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Contact

Berrie Giebels
Directeur-adjoint de l'IN2P3
Jennifer Grapin
Chargée de communication