FiberMetrix : mesurer les rayonnements ionisants émis par certains actes médicaux

Innovation

Issue de l'Institut pluridisciplinaire Hubert Curien (IPHC, CNRS/ Université de Strasbourg), la start-upFiberMetrix développe des instruments capables de mesurer indirectement la quantité de rayonnements ionisants délivrée aux patients lors d'actes de radiodiagnostic ou de radiothérapie, en se basant sur la quantité de fluorescence émise par une fibre optique.

Radiothérapie, imagerie médicale, actes de chirurgie radioguidés : l'utilisation de rayonnements ionisants dans le domaine médical occupe aujourd'hui une place importante au sein des actes diagnostiques et thérapeutiques délivrés aux patients. Les indéniables bénéfices de ces techniques ne font pas oublier que la dose de rayonnements délivrée reste une source de préoccupation toujours plus grande pour le monde médical. L'enjeu est de limiter tout risque d'effets à court terme, tels que des brûlures, ou à plus long terme, avec des cancers potentiellement radio-induits. Depuis 1997 et la publication de la Directive européenne euratom 97/43, radioprotection et suivi de la dosimétrie (c'est-à-dire la dose absorbée par un organisme après une exposition à des rayonnements ionisants) s'inscrivent d'ailleurs dans des obligations légales des établissements.

 

La start-up FiberMetriX, s'inscrit pleinement dans cette démarche d'optimisation de la dosimétrie. Issue du projet de valorisation Dosimed dont a bénéficié l'équipe de Jean-Marc Jung de l'Institut pluridisciplinaire Hubert Curien (IPHC), FiberMetrix a été créée en 2014 par Mélodie Munier et Till Sohier, directrice R&D et président de la start-up. FiberMetrix développe des dosimètres électroniques non-invasifs mesurant en temps réel la dose de rayonnements ionisants reçue par les zones d'intérêt du patient lors d'actes de radiodiagnostic et de radiothérapie. Compacts, sensibles et radio-transparents, les dispositifs développés associent une fibre optique à un photomètre et un logiciel d'analyse. La technologie brevetée 1  s'appuie sur la propriété de certains matériaux d'émettre de la fluorescence après exposition à un rayonnement. Les détecteurs déduisent indirectement la quantité de rayonnements ionisants initialement reçue par la matière organique grâce à la mesure de la fluorescence émise.

Image retirée.
De gauche à droite : Mélodier Munier, Jean-Marc Jung, Philippe Frey, Till Sohier et Fanny Carbillet.

 

Des partenariats noués avec plusieurs hôpitaux et centres cliniques privés

Pour ce projet, l'équipe de l'Institut pluridisciplinaire Hubert Curien a remis à plat tous les principes de mesure d'énergie de tous les types de rayonnements par des scintillateurs. Elle a relié la lumière émise à tous les processus microscopiques apparaissant dans la matière, de l'interaction primaire aux électrons secondaires, en passant par toutes les étapes physiques de relaxation de l'énergie initiale dans le milieu. A partir de modèles analytiques, elle a procédé à des expériences impliquant tous types de rayonnements (UV, rayons X, alphas, gammas, ions, neutrons…).

 

Projet phare de la région Alsace, Dosimed a bénéficié en 2013 d'un financement de la Société d'accélération du transfert de technologies (SATT) Conectus Alsace pour la conception d'un prototype et la validation du dispositif dans diverses conditions hospitalières (imagerie diagnostique, thérapie…). En 2014, Dosimed a remporté le 16ème concours national d'aide à la création d'entreprises de technologies innovantes (i-Lab) du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche. Les 250 000 € récoltés ont servi à lancer la start-up.

Depuis, FiberMetrix a amélioré le dispositif et noué des partenariats avec plusieurs hôpitaux et centres cliniques privés. Elle s'est également entourée d'industriels locaux pour assurer la production des appareils. La commercialisation des dosimètres devrait intervenir début 2017.

 

Pour en savoir plus

  • 1"FR prioritaire 11 59615" déposé le 24/10/2011. Demande internationale WO2013060745 le 02/05/2013. Copropriété CNRS/Université de Strasbourg. Licencié à SATT Conectus Alsace et sous-licencié à Fibrometrix.